Abdul Mozafari travaille depuis plus de dix ans chez Van Stappen & Cada Scheepselektro, une société basée dans le port d’Anvers. « Comment devient-on installateur électricien en nautique ? C’est très simple : en ouvrant très grand les yeux et les oreilles, et en prenant exemple sur les collègues expérimentés. Ce que nous faisons concrètement ? Nous installons des radars, par exemple. Ces systèmes permettent au navigateur de voir en détail la route des autres bateaux sur un écran installé dans la cabine de commande. C’est très important, surtout la nuit ou en cas de brume. Nous nous occupons aussi du câblage électrique du pilote automatique, qui gère principalement la navigation. Parfois, nous installons aussi des systèmes GPS, nous travaillons sur les composants électriques des systèmes hydrauliques ou nous plaçons des caméras pour que le commandant puisse avoir une vue sur tout le bateau sans quitter son poste de commande. » Toutes ces installations doivent évidemment résister à l’eau. Et, sur les gros cargos pétroliers, nous devons aussi garantir une protection spéciale contre les explosions. »

Essai sur l’eau

« Ce qui me plaît le plus dans le job ? La diversité, sans hésiter. Chaque projet est un nouveau challenge. À chaque fois, nous devons trouver la solution au problème, avec un seul objectif en tête : remettre le navire à l’eau. Quand nous travaillons sur des nouveaux bateaux, ce sont souvent des gros travaux et nous fonctionnons en équipe. Mais pour les réparations sur d’anciens bateaux, je suis souvent seul sur le pont. Dans ce cas, je porte une grande responsabilité. Dernièrement, je suis parti deux jours en France, pour un navire qui était en cale sèche depuis pas moins de deux ans. Avec le navigateur, nous avons tout remis en état et il a pu reprendre la mer. Il y a de quoi être fier de son travail dans ce genre de situation ! »
« J’ai parfois la possibilité de naviguer, moi aussi. Quand nous avons travaillé au système de pilotage, par exemple, il est important de faire un test sur l’eau pour vérifier que le bateau file droit. Dans ce cas, nous faisons un petit tour sur l’Escaut avec le pilote. C’est toujours super. »