Le petit Juul en rêvait déjà

« Je m’intéresse au son et à la lumière depuis que je suis tout petit. Mon père et moi avions un disco-bar, et j’adorais ça. En grandissant, j’ai aussi commencé à m’intéresser au reste. Je suis monté sur une scène et j’ai passé tout mon temps avec les yeux vers le haut pour essayer de décortiquer les systèmes d’éclairage et de sonorisation.

À 15 ans, j’ai commencé à travailler comme bénévole au casino, où j’ai eu de belles opportunités. J’ai débuté comme machiniste mais, au fil du temps, j’ai pu mettre la main à de plus en plus de choses. Ils ont voulu m’apprendre car je posais plein de questions et j’étais passionné. Par la suite, j’ai pu gérer l’éclairage d’une soirée dansante, ... ma carrière était lancée. Au final, j’ai monté ma boîte Matrix Events alors que j’étais encore en secondaire. »

Tout va vite... et lentement

« Je fais de la location de systèmes d’éclairage, de sono et de vidéo pour des événements tels que soirées, mariages, concerts, live streams, etc. Ce que je préfère, c’est m’occuper de tout, de A à Z. Pour un mariage, par exemple, les clients peuvent demander d’habiller le chapiteau selon le thème qu’ils ont choisi. Dans ce cas, nous décidons ensemble du matériel et du budget, puis je pars de zéro pour développer un concept personnalisé.

Financièrement parlant, c’est un sacré défi de travailler comme indépendant alors qu’on est si jeune. J’ai tout de suite voulu investir dans du matériel de qualité, mais ça coûte très cher. J’ai démarré avec des enceintes, une table de mixage, etc. Et j’ai grandi étape par étape. Si vous investissez aujourd’hui dans une technologie d’éclairage, elle sera déjà dépassée dans quelques années. J’ai donc dû constamment peser mes investissements, mais je m’en sors bien. »

Un job qui offre une foule d’opportunités

« J’aimerais continuer à travailler dans ce secteur. Il est très difficile de le quitter une fois que vous avez mis un pied dedans. Quand je me rends à un événement, j’ai toujours envie d’y apporter ma contribution. J’en profite pour ouvrir grand les yeux et piquer des idées. Je me demande encore souvent « mais comment diable ontils fait ça ? 

C’est un petit secteur et les techniciens qualifiés sont difficiles à trouver. En tant qu’indépendant, vous avez donc de grandes chances d’être appelé à la rescousse. Les opportunités seront nombreuses pour les techniciens des arts de la scène de demain, comme pour moi aujourd’hui. Bien sûr, nous travaillons beaucoup le week-end, mais les grands événements nous occupent toute la semaine. »

Je pense souvent: « Comment ont-ils fait ça ? »

Juul

Comment se retrouve-t-on sur la tournée mondiale de Coldplay ?

« L’année passée, une connaissance m’a contacté pour savoir si ça m’intéressait de partir en tournée mondiale avec Coldplay. Bien sûr que je voulais en faire partie ! Sur ce type de tournée, nous sommes 200 techniciens et chacun doit se concentrer sur ses propres tâches. Des tâches limitées, mais très importantes. C’est la seule façon de réaliser des productions de cette envergure. Nous montons toute la scène en un jour et nous la re-démontons en quelques heures. Cela demande énormément de bras. C’est fatiguant mais, quand j’y pense, je me dis que ce que nous accomplissons est hyper impressionnant. »

Une tournée à l'énergie verte

Les tournées mondiales ont une empreinte écologique gigantesque. Coldplay compense la sienne d’une manière ludique : en faisant danser le public sur l’Energy Floor, une piste de danse cinétique qui génère de l’énergie lorsque vous dansez ou sautez dessus. Un fameux truc à installer, non ?

JUUL : « La rapidité est très importante dans cet univers. L’Energy Floor a été conçue de manière à réduire la programmation sur place au strict minimum et à permettre une pose rapide. Le plancher se compose de dalles qui s’imbriquent et les câbles couvrent tout : l’alimentation, le câblage données, etc. Ils sont branchés dans le plancher, puis tout est testé. »

Une boîte peut se gérer de partout dans le monde

« La tournée est bien planifiée. Nous rentrons donc régulièrement chez nous entre les concerts. Pour moi, c’est l’idéal car je continue à gérer ma boîte, peu importe où je me trouve sur la planète. Il n’est pas toujours facile de se poser devant son ordinateur après une dure journée de travail pour établir des devis ou des factures, mais je peux compter sur un grand soutien. Mon frère s’occupe de la gestion en Belgique et mon partenaire BSL prend le relais sur certains événements. Cette aide me permet de garder le contact avec mes clients et d’éviter de tomber dans un trou noir quand je rentre à la maison. »